L’EUR/USD a chuté à son plus bas niveau depuis le 23 juin, dans un contexte de forte inquiétude autour de l’accord commercial conclu entre les États-Unis et l’Union européenne. Jugé largement déséquilibré et défavorable à l’Europe, cet accord alimente les doutes sur ses conséquences économiques pour le Vieux Continent, en dépit de l’apaisement momentané des tensions commerciales transatlantiques.
Un accord jugé inégal… et potentiellement non viable
L’accord annoncé prévoit l’instauration d’un tarif douanier de 15%, à la place des 30% initialement prévus, sur environ 70% des exportations européennes vers les États-Unis, affectant notamment les secteurs de l’automobile, des semi-conducteurs, des biens industriels et de la chimie.
En contrepartie, l'Union européenne s'engagerait à importer davantage de gaz naturel américain, 750 milliards de dollars sur 3 ans, ainsi que d’équipements militaires. Si Washington salue une « avancée stratégique », de nombreuses voix s’élèvent en Europe pour dénoncer un accord déséquilibré, voire dangereux.
Des figures politiques de premier plan, notamment en France, ainsi que des acteurs économiques influents comme la Fédération de l’industrie allemande (BDI), dénoncent un accord qui favoriserait massivement les intérêts américains au détriment des secteurs exportateurs européens, déjà fragilisés par la montée des coûts énergétiques et les tensions géopolitiques. Le ministre français de l’Économie a même évoqué « un signal désastreux pour l’industrie européenne ».
Flou juridique et dissensions internes
Malgré les communiqués officiels, l’accord n’a pas encore de fondement juridique solide. Aucun texte contraignant n’a été signé à ce jour. Les modalités précises, notamment les éventuelles exemptions sectorielles ou les quotas sur l’acier et l’aluminium, restent floues. Plusieurs diplomates européens s’inquiètent d’un accord "à trous", susceptible d’être renié ou modifié à tout moment, selon les rapports de force politiques.
En outre, l’unanimité est loin d’être acquise au sein de l’UE. Le Premier ministre français François Bayrou a par exemple dénoncé une capitulation face aux exigences américaines. Des États membres alertent ainsi déjà sur leur intention de bloquer l’adoption du texte dans sa forme actuelle. Des recours juridiques devant l’OMC ou l’instauration de contre-mesures européennes ne sont pas à exclure, surtout si certaines filières venaient à être particulièrement pénalisées.
D'autres points de friction non résolus
Autre obstacle majeur : les discussions sur les barrières non tarifaires (normes de sécurité, règles sanitaires, agriculture) sont toujours en cours et s’annoncent âpres. Le blocage sur ces questions techniques pourrait suffire à faire échouer l’ensemble du processus de ratification, tant à Bruxelles qu’au sein des parlements nationaux.
Même du côté de Berlin, pourtant historiquement favorable à un dialogue transatlantique, le soutien reste mesuré. Le Chancelier allemand a salué une désescalade bienvenue, mais il fait face à une fronde croissante des industriels, inquiets des effets à moyen terme sur leur compétitivité.
Un euro affaibli, reflet d’une Europe fragilisée
La baisse de l’euro reflète cette incertitude politique et commerciale au sein du bloc, qui traduit encore une fois une Europe divisée, fragilisée sur le plan institutionnel, et à la stratégie commerciale brouillée.
Le différentiel de perception est net : les États-Unis apparaissent comme les grands gagnants, renforçant à la fois leurs exportations énergétiques et leur industrie de défense, tandis que l’Europe semble s’engager dans un accord sans filet, avec un potentiel de croissance amoindri.
Les analystes financiers soulignent que ce recul de l’EUR/USD pourrait se prolonger si le sentiment d’impuissance stratégique de l’Union persiste. La perte de confiance des investisseurs dans la capacité de l’Europe à défendre ses intérêts économiques clés se manifeste déjà sur les marchés des changes.
Un accord encore suspendu à de nombreux "si"
En conclusion, derrière l'effet d'annonce, rien n’est encore formellement acté. Si les pressions diplomatiques et la volonté d’éviter une guerre commerciale frontale peuvent pousser à la ratification, les risques de blocage sont nombreux. Le sort de cet accord dépendra des négociations à venir, des concessions obtenues ou non, et de la capacité des États européens à s’unir pour peser face à Washington. Or, les premières réactions nationales, notamment en France, en Autriche ou en Allemagne, montrent un paysage européen fragmenté, où les intérêts divergents des États membres compliquent l’émergence d’une position commune et offensive.
D’ici là, la prudence reste de mise : le climat d’incertitude pourrait nourrir une volatilité prolongée sur la paire EUR/USD.
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