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Gestion du risque de change : 7 questions clés pour évaluer votre stratégie

Le guide essentiel et intemporel pour tester et renforcer votre stratégie de couverture du risque de change

Dans un contexte économique incertain, marqué par des tensions commerciales, des taux d'intérêt volatils et des devises instables, les PME et ETI exposées à l’international doivent repenser leur gestion du risque de change.

Que vous importiez de Chine, exportiez vers les États-Unis ou facturiez en dollars depuis la France, la moindre variation de taux de change peut impacter directement vos marges commerciales. Pourtant, nombre d’entreprises pensent être protégées… jusqu’au jour où les marchés s’emballent.

Dans ce guide, nous revenons sur les 7 questions essentielles à se poser pour tester la solidité de votre stratégie de change, et ne plus subir passivement les mouvements de marché.




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1. Avez-vous quantifié l’impact réel d’un mouvement des taux de change de 10% sur vos marges commerciales ?


Dans un environnement où les devises peuvent évoluer brutalement de 5 à 10% en quelques semaines, il est essentiel de modéliser les conséquences économiques concrètes sur votre entreprise de l'évolution potentielle des taux de change. 

Ce qui compte, ce n’est pas le niveau du cours en lui-même, mais l’impact concret en euros ou en dollars sur votre compte de résultat.

➡️  Avez-vous déjà réalisé un stress test financier simulant les effets d’une variation significative sur vos flux en devises ?

Un mouvement de 10% sur une paire de devises comme l’EUR/USD peut entraîner une perte de 3 à 5 points de marge, voire davantage, selon la structure de vos coûts ou votre niveau d’exposition. Il est donc primordial de mesurer l’impact d'une telle variation sur votre coût d’achat, votre prix de vente et votre marge brute.

Ce type d’exercice, trop souvent négligé, permet d’objectiver le risque de change et d’adapter vos décisions de couverture en conséquence. En période de volatilité accrue, il constitue une étape incontournable dans toute stratégie de gestion du risque de change. 


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2. Quelle part de votre chiffre d’affaires ou de vos achats est exposée en devises étrangères ?


Comprendre son exposition au risque de change commence par une cartographie rigoureuse des flux en devises. Cela inclut non seulement les ventes et les achats libellés en monnaie étrangère, mais aussi les éléments indirects : contrats indexés, frais logistiques internationaux, ou encore marges commerciales dépendantes d’un taux de change cible.

Est-ce que 15%, 40%, 60% de votre chiffre d’affaires est réellement sensible aux fluctuations des devises ?

La réponse n’est pas toujours évidente, car votre comptabilité analytique ne reflète pas nécessairement l’exposition économique réelle. Par exemple, une vente en euros à un client européen peut en réalité dépendre d’un approvisionnement en dollars, ce qui vous expose indirectement à l’EUR/USD.

➡️ Il est donc indispensable de distinguer :

  • L’exposition brute : tous les flux entrants et sortants dans une devise donnée.
  • L’exposition nette : le solde réel une fois les encaissements et décaissements compensés.

Ce diagnostic constitue le socle de toute stratégie de couverture. Sans lui, toute décision de couverture s’apparente à de la spéculation. Un pilotage précis du risque de change commence par une visibilité complète sur votre exposition globale.


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3. Votre entreprise dispose-t-elle d’une politique de change claire, documentée, actualisée... et réellement opérationnelle ?


Une politique de couverture efficace ne se mesure pas à sa longueur, mais à sa capacité à guider concrètement vos décisions dans un environnement incertain. Pourtant, trop d’entreprises n’ont pas de document formalisé... ou bien s’appuient sur une politique obsolète, figée dans un contexte économique révolu.

➡️ Une bonne politique de change doit tenir sur une page lisible, et répondre à trois questions clés :

  • Quels sont vos objectifs ? (protection du budget, préservation de la marge, stabilité de la trésorerie...)
  • Quel est le cadre d’intervention ? (ratios de couverture, seuils d’alerte, horizon de couverture...)
  • Qui décide, quand, et sur quelle base ? (rôle des dirigeants, du DAF, du trésorier...)

Elle doit également définir les instruments autorisés (contrats à terme flexibles, contrats à terme fixes, options de change, ordres à déclenchement automatique...), les limites de risque acceptées, et le processus de revue périodique.

En effet, il est important de la revoir régulièrement ! Si votre politique de change date d’avant 2022 par exemple, elle ne tient probablement pas compte :

  • des nouveaux cycles d'ajustement des taux d’intérêt des banques centrales,
  • de l'accroissement de la volatilité sur les marchés,
  • ou encore de l’impact des tensions commerciales et géopolitiques.

Formaliser une politique claire et à jour, c’est sortir d’une logique opportuniste pour entrer dans une démarche de pilotage stratégique du risque de change.


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4. Avez-vous défini des ratios de couverture clairs et des seuils d’intervention précis ?


Mettre en place une stratégie de gestion du risque de change ne consiste pas simplement à réagir aux mouvements du marché. Cela implique de formaliser un cadre d’intervention précis, basé sur des données économiques, et non sur des intuitions.

Avez-vous défini, par exemple :

  • des ratios de couverture par horizon (ex. : couvrir 70 % de l’exposition à 3 mois, 50 % à 6 mois) ?
  • des seuils de déclenchement (ex. : activer une couverture dès que l’EUR/USD franchit 1,10) ?
  • des zones de tolérance en fonction de votre budget de change ou de vos marges cibles ?

➡️ Ces paramètres vous permettent de transformer l’incertitude en cadre décisionnel, d’éviter les décisions émotionnelles, et d’assurer la cohérence de vos choix dans le temps.

Sans règles claires, la couverture devient opportuniste, voire inexistante, ce qui revient à spéculer involontairement sur les devises.

Un bon pilotage repose sur une stratégie prédéfinie, adaptée à vos cycles d’activité et à votre appétence au risque, avec des règles simples mais robustes pour encadrer vos prises de position.


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5. Disposez-vous d’une visibilité suffisante sur vos besoins en devises à 3 à 6 mois ?


Une stratégie de couverture pertinente repose avant tout sur la capacité à anticiper vos flux en devises. Même si vos opérations ne sont pas entièrement prévisibles, vous devez être en mesure d’établir des projections fiables sur un horizon de 3 à 6 mois.

Cela implique d’agréger plusieurs sources d’information internes :

  • commandes en cours ou à venir,
  • échéances de paiement fournisseurs et règlements clients,
  • budget commercial et plan de trésorerie,
  • contrats en cours (avec ou sans clauses de révision de prix).

Sans cette visibilité, vous êtes contraint de réagir dans l’urgence, souvent au pire moment, même lorsque les taux vous sont défavorables.

En pratique, la qualité de votre stratégie de change est directement liée à votre capacité à anticiper vos expositions. Une entreprise qui prévoit ses besoins en devises peut agir de manière proactive, sécuriser ses marges à l’avance, et optimiser ses taux de couverture.

Prévoir ne signifie pas prédire, mais piloter avec méthode.


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6. Quel pourcentage de vos flux en devises est aujourd’hui couvert par des instruments de couverture ?


Connaissez-vous avec précision la part de vos encaissements et décaissements en devises actuellement protégée contre les fluctuations de taux de change ? Ce ratio de couverture effectif est un indicateur-clé de la maturité de votre gestion du risque.

➡️ Si moins de 50 % de vos flux sont sécurisés, cela signifie que vous êtes encore largement exposé au marché spot, et donc vulnérable aux mouvements brusques des devises. À chaque virement international non couvert, vous prenez un risque de perte latente... même si celle-ci ne se matérialise pas immédiatement dans vos comptes.

Il est fréquent que les entreprises pensent être "partiellement protégées", alors qu’en réalité, leur stratégie repose sur des décisions ponctuelles, non structurées, et surtout non mesurées.

Le bon niveau de couverture dépend de plusieurs facteurs :

  • votre tolérance au risque,
  • vos marges commerciales,
  • la prévisibilité de vos flux,
  • votre horizon d’engagement.

Mais quelle que soit votre situation, une couverture faible par défaut est rarement un choix stratégique : c’est plutôt le signe d’une gestion passive du risque. Mettre en place des instruments simples, tels que des contrats à terme, permet souvent d’atteindre un meilleur équilibre entre protection et flexibilité.


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7. Vos équipes dirigeantes et financières sont-elles alignées sur la stratégie de couverture à adopter ?


La réussite d’une stratégie de gestion du risque de change repose autant sur la qualité des outils que sur l’alignement des parties prenantes. Trop souvent, des divergences internes ralentissent ou fragilisent la prise de décision :

➡️ Un Directeur Administratif et Financier prudent, un Directeur Général opportuniste et un trésorier passif forment une combinaison risquée… et malheureusement fréquente.

Sans coordination claire, les arbitrages sont faits au coup par coup, en fonction des sensibilités individuelles ou des conditions de marché du moment. Résultat : incohérence, opportunisme et exposition accrue.

Une stratégie efficace suppose :

  • un cadre commun de référence, partagé par tous (politique de change formalisée),
  • une répartition claire des rôles : qui décide, qui exécute, qui contrôle,
  • un consensus sur les objectifs : protéger les marges, sécuriser le budget, préserver la trésorerie.

En période de forte volatilité, cet alignement devient un avantage décisif. Il permet de maintenir le cap, d’éviter les réactions émotionnelles… et de protéger la performance économique de l’entreprise dans la durée.


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⚠️ Ce guide est fourni à titre purement informatif. Il ne constitue ni un conseil d’investissement, ni une recommandation personnalisée. Chaque entreprise étant exposée à des risques spécifiques, nous vous recommandons de valider toute décision en matière de couverture de change dans le cadre d’une analyse adaptée à votre situation.





À propos de l’auteur

Clément Maignen, Directeur de la Salle des Marchés chez Devyzz, signe cet article.

Fort de 15 ans d’expérience dans le marché des devises, Clément a exercé au sein de salles de marchés réputées à Londres, où il a accompagné plus de 5 000 entreprises dans la gestion de leur risque de change.

Son expertise terrain, combinée à une approche pédagogique, lui permet aujourd’hui de concevoir des stratégies de couverture pragmatiques, sur-mesure et alignées sur les enjeux réels des dirigeants.

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